Source : American Journal of Industrial Medicine.
La fatigue et le manque de sommeil chez le personnel de la sécurité publique sont des menaces pour le bien-être, la sécurité publique et personnelle, et le maintien de la main-d’œuvre. Les stratégies de sieste peuvent réduire la fatigue liée au travail, améliorer la sécurité et la santé, mais dans certains organismes de sécurité publique, elles sont découragées ou interdites. Le but de ce commentaire est de définir la sieste au sein d’un quart de travail, de résumer les arguments pour et contre, et d’exposer les applications potentielles de cette importante stratégie de réduction de la fatigue, étayées par des preuves. Nous concentrons notre discussion sur les services médicaux d’urgence (SMU), un élément clé du système de sécurité publique, qui comprend la police, les pompiers et les SMU. Le personnel des services médicaux d’urgence peut bénéficier de siestes en cours de service en raison du recours fréquent à des quarts de travail de longue durée, d’une forte prévalence de personnel occupant plusieurs emplois et de preuves montrant que plus de la moitié du personnel des services médicaux d’urgence fait état d’une fatigue importante, d’un sommeil de mauvaise qualité, d’une récupération insuffisante entre les quarts de travail et d’une somnolence diurne excessive. Les avantages de la sieste intra-équipe comprennent une diminution de la somnolence et de la fatigue, une meilleure récupération entre les équipes, une diminution de l’anxiété et une réduction du sentiment d’épuisement professionnel. La sieste intra-équipe atténue également les altérations de la pression artérielle des cliniciens associées à un sommeil perturbé et au travail en équipe. Les conséquences négatives de la sieste comprennent la perception négative du public, les déficits de performance aigus dus à l’inertie du sommeil, et les coûts potentiels associés à une performance réduite. Bien qu’il existe des arguments valables contre les siestes en cours de travail, nous pensons que les preuves scientifiques disponibles les favorisent en tant qu’élément clé de l’atténuation de la fatigue et du bien-être au travail. Nous pensons en outre que ces arguments s’étendent au-delà du SME à tous les secteurs de la sécurité publique.