A Delphi study of human factors methods for the evaluation of adaptation in safety-related organisations

Source : Safety Science.
Les progrès de la science de la sécurité indiquent une approche de la gestion des risques liés à la sécurité au sein de systèmes sociotechniques complexes qui met l’accent sur la compréhension de l’adaptation. L’étude de l’adaptation bénéficierait de l’utilisation d’approches structurées et formalisées à tous les niveaux de la hiérarchie organisationnelle (individu, équipe et organisation) et entre eux. Toutefois, étant donné le grand nombre de méthodes potentielles relatives aux facteurs humains dont dispose le praticien de la sécurité, il n’est pas clair quelles méthodes sont les plus appropriées pour explorer ce principe important de la pensée systémique. Une étude Delphi à trois niveaux a été menée pour examiner l’éventail des méthodes afin de déterminer un consensus souple parmi les experts en la matière. Dans chacun des trois cycles, la liste a été successivement affinée. L’analyse cognitive du travail (CWA) et la méthode de décision critique (CDM) ont été recommandées pour le niveau micro (qui pourrait être complétée par l’ETS). Au niveau méso, la CDM et la CWA ainsi que des méthodes complémentaires, telles que la modélisation théorique des systèmes et des processus d’accident (STAMP), la méthode d’analyse de résonance fonctionnelle (FRAM) et la méthode d’analyse des événements pour le travail en équipe systémique (EAST). Les méthodes STAMP et FRAM ont été recommandées au niveau macro, qui pourraient être complétées par l’analyse hiérarchique des tâches (HTA), l’analyse ethnographique, l’EAST et le système d’analyse et de classification des facteurs humains (HFACS). Ces méthodes, prises ensemble, devraient permettre d’explorer l’adaptation à tous les niveaux du système sociotechnique. Ce travail fournit aux praticiens de la sécurité des orientations consolidées sur les méthodes qui pourraient être utilisées pour explorer l’adaptation comme source de sécurité dans les systèmes sociotechniques complexes.

Prevention at work needed to curb the worldwide strong increase in knee replacement surgery for working-age osteoarthritis patients

Source : Scandinavian Journal of Work, Environment & Health.
Au cours des prochaines décennies, les hôpitaux et les cliniques du monde entier seront confrontés à une forte augmentation de la demande de patients souhaitant une opération de remplacement du genou. On prévoit une augmentation absolue de 297 % des opérations de remplacement du genou, soit 57 893 interventions, aux Pays-Bas entre 2005 et 2030 (1). La situation est similaire dans de nombreux pays : La Suède, 163 % à 21 700 (2013-2030) (2) ; l’Italie, 45 % à environ 100 000 (2017-2050) (3), le Royaume-Uni, 916 % à environ 1,2 million (2015-2035) (4) ; l’Australie, 276 % à 65 569 (2013-2030) (5) ; et les États-Unis, 673 % à 3,48 millions (2005-2030) (6). Aucune projection n’est disponible pour l’Asie, mais des pourcentages de croissance similaires ont déjà été observés au Japon, avec 373 % (2007-2014) (7) et en Corée (407 %, 2001-2010) (8). La chirurgie de remplacement du genou ou l’arthroplastie est la dernière option de traitement pour les patients souffrant d’arthrose du genou (OA). Ces chiffres croissants sont alarmants, non seulement en raison des exigences extrêmement élevées en matière de soins de santé et de budgets, mais aussi en raison de l’impact imprévu sur la participation au travail. On ignore comment le travail pourrait jouer un rôle important dans la réduction de la forte augmentation des opérations de remplacement de l’arthrose du genou dans le monde

Risk assessment studies of the impact of occupational exposure of pharmaceutical workers on the development of antimicrobial drug resistance

Source : Journal of Occupational and Environmental Hygiene.
Les travailleurs pharmaceutiques impliqués dans la production de médicaments antimicrobiens sont exposés à divers produits chimiques antimicrobiens à différentes étapes de la fabrication, telles que le broyage, le tamisage, la compression, la granulation, le mélange et le remplissage. Ces expositions peuvent entraîner le développement d’une multirésistance aux médicaments (MDR) chez les bactéries. Les rapports scientifiques sur les risques pour la santé au travail des travailleurs pharmaceutiques impliqués dans la fabrication d’antibiotiques sont rares. La présente étude vise à comparer le degré de résistance bactérienne chez les travailleurs pharmaceutiques en Inde à celui des personnes qui ne travaillent pas dans le domaine pharmaceutique. Vingt travailleurs masculins de cinq sociétés pharmaceutiques locales et 20 sujets masculins non impliqués dans le domaine pharmaceutique (sujets non pharmaceutiques) ont été sélectionnés au hasard. Des échantillons de liquide nasal et de mucus/toux ont été prélevés sur chaque sujet et ont été cultivés séparément à 37 °C pendant 24 heures pour obtenir une croissance bactérienne. Les espèces cultivées ont ensuite été identifiées, isolées et soumises à des tests de sensibilité microbienne contre 18 antibiotiques différents de 8 groupes différents par la méthode de diffusion sur disque. Staphylococcus spp., Pseudomonas spp. et Escherichia coli ont été identifiés et isolés à partir de la culture de fluides et de mucus nasaux, respectivement. Toutes les espèces de bactéries isolées ont montré une augmentation significative du degré de RIM chez les travailleurs pharmaceutiques par rapport aux sujets non pharmaceutiques. Les travailleurs ayant des antécédents professionnels plus longs présentaient un degré plus élevé de résistance aux antibiotiques et vice versa. On peut certainement considérer que l’exposition des travailleurs pharmaceutiques aux agents antibiotiques a entraîné une forte incidence de multirésistance aux médicaments. Des mesures efficaces devraient être prises pour minimiser l’exposition inhérente des travailleurs pharmaceutiques aux antibiotiques pendant le travail afin de prévenir la résistance aux médicaments antimicrobiens.

Expert panel survey among occupational health and safety professionals in Denmark for prevention and handling of musculoskeletal disorders at workplaces

Source : Safety Science.
Les professionnels de la santé et de la sécurité au travail (SST) jouent un rôle clé dans le soutien de la santé et de la capacité de travail des employés, notamment en prévenant et en traitant les troubles musculo-squelettiques (TMS) sur les lieux de travail. Les TMS sont la principale cause d’incapacité de travail, de perte de productivité et d’absence pour cause de maladie en Europe. Cela peut être dû à un consensus limité sur l’utilisation de pratiques efficaces en matière de SST, étant donné que la facilitation de pratiques fondées sur des données probantes augmente la qualité des services fournis. Cette étude a exploré le consensus des pratiques des professionnels de la SST et a examiné la demande des professionnels de la SST d’élaborer des lignes directrices fondées sur des preuves pour la prévention et le traitement des TMS sur les lieux de travail. Pour ce faire, 1) des observations sur le terrain et des entretiens avec des professionnels de la santé et de la sécurité au travail travaillant sur l’ergonomie ou les TMS sur les lieux de travail, 2) l’élaboration et l’essai pilote d’une enquête par panel, 3) une enquête par panel d’experts en trois phases et 4) un atelier avec les parties prenantes de la santé et de la sécurité au travail au sein des organisations de santé et de sécurité au Danemark. Les résultats indiquent un consensus limité sur les pratiques de SST et une demande d’élaboration de lignes directrices fondées sur la pratique et les preuves pour la prévention et le traitement des TMS liés au travail au Danemark. L’étude présente également un processus d’implication des utilisateurs finaux pour une meilleure adoption et mise en œuvre des lignes directrices.

A scoping review of surgical masks and N95 filtering facepiece respirators: Learning from the past to guide the future of dentistry

Source : Safety Science.
Avec l’émergence en 2019 de la maladie à coronavirus 19 (appelée familièrement COVID-19), l’opinion publique s’inquiète à nouveau de la transmission des virus par voie aérienne et aérosol. Cette inquiétude s’est accompagnée de nombreux dialogues contradictoires sur les formes d’équipement de protection individuelle qui protègent le mieux les praticiens de soins dentaires et leurs patients contre l’exposition aux virus. Dans cette étude exhaustive, nous présentons une évaluation approfondie et critique des masques et des écrans faciaux, qui comptent parmi les protections personnelles les plus fréquemment recommandées contre l’infection virale. Nous commençons par décrire la fonction et l’aspect pratique des types de masques les plus couramment utilisés en dentisterie : masques de procédure, masques chirurgicaux et masques respiratoires filtrants (également appelés N95). Ensuite, nous procédons à une évaluation critique de l’utilisation des masques en nous basant sur un examen des données publiées dans trois domaines clés : le degré de protection de chaque type de masque contre les maladies transmises par l’air et les aérosols, la probabilité de non-conformité signalée chez les utilisateurs de masques et les facteurs de risque associés à une utilisation correcte et incorrecte des masques. Nous utilisons ces informations pour conclure notre examen par plusieurs recommandations pratiques, fondées sur des preuves, concernant l’utilisation des masques dans les cliniques dentaires et les centres de formation dentaire.

How effective are warnings? A meta-analysis

Source : Safety Science.
Nous présentons les résultats d’une méta-analyse sur les avertissements qui quantifie leurs effets sur le respect comportemental des utilisateurs, leur rappel et leur attitude face à ces avertissements. Nous développons cet effort global fondé sur les modèles observés dans les méta-analyses précédentes, mais qui sont maintenant actualisés et élargis à la lumière de deux décennies supplémentaires de travaux expérimentaux. Nous avons identifié un total de trente études qui répondaient aux critères d’inclusion actuellement imposés. Ce processus a permis d’identifier un total de deux cent soixante-douze tailles d’effet pour l’analyse. Les résultats de ces analyses ont révélé que la conformité comportementale aux avertissements est facilitée par l’intégration de ces avertissements dans la tâche de travail, en particulier s’ils sont accompagnés d’explications en langage clair et d’un placement à proximité immédiate de la personne à risque. La visibilité d’un avertissement s’est avérée être facilitée par sa taille, son placement immédiat et, comme pour la conformité comportementale, son intégration dans les processus de travail. Le rappel du contenu d’un avertissement a été considérablement facilité par son niveau de perceptibilité sensorielle, la présence de mots et d’images descriptives, ainsi que par la gravité perçue de la menace communiquée. Enfin, l’attitude des gens face aux avertissements dépendait de la gravité perçue et des termes sémantiques utilisés spécifiquement pour communiquer cette menace. Ces résultats résumés peuvent fournir des directives de conception améliorées pour aider à l’optimisation des futurs avertissements. Néanmoins, la puissance absolue des effets comportementaux des avertissements reste faible et cette dernière ligne de défense dans la hiérarchie des contrôles physiques persiste en tant que forme relativement faible de protection contre le danger. Cependant, les avertissements s’avèrent être la première ligne de défense contre les dommages cognitifs et doivent donc être davantage mis en avant dans un monde où le caractère des menaces et la nature du travail lui-même évoluent rapidement.

Assessment of workers’ personal vulnerability to covid-19 using ‘covid-age’

Source : Occupational Medicine.
Alors que les pays s’adaptent aux défis à long terme de la Covid-19, on demande de plus en plus aux professionnels de la santé au travail de donner des conseils sur l’aptitude au travail des patients qui pourraient être exceptionnellement vulnérables à la maladie en raison de leur âge, de leur origine ethnique et/ou de leurs comorbidités. Le risque de contracter le Covid-19 par le travail dépendra de sa prévalence dans la communauté locale ; de la mesure dans laquelle le travail implique une proximité étroite avec des personnes qui pourraient être porteuses de l’infection ou un contact avec du matériel qui pourrait être contaminé par le virus ; de l’efficacité de toute mesure visant à réduire la transmission (comme des barrières ou des équipements de protection individuelle) ; et de l’immunité personnelle (par exemple, à la suite d’une infection antérieure, ou peut-être à l’avenir, d’une immunisation). Mais le plus important pour l’individu est le risque de développer un Covid-19 grave ou mortel, qui dépendra également de sa vulnérabilité personnelle en cas d’infection.

When and how favour rendering ameliorates workplace ostracism over time: Moderating effect of self-monitoring and mediating effect of popularity enhancement

Source : Journal of Occupational and Organizational Psychology.
Malgré l’attention croissante portée par les universitaires à l’ostracisme sur le lieu de travail, les victimes reçoivent peu de conseils sur la manière de briser cette spirale négative au fil du temps. En s’appuyant sur un modèle multi-motifs d’expériences liées au rejet et sur le modèle cybernétique de gestion de l’impression, cette étude examine comment et pourquoi les employés ostracisés pourraient améliorer l’ostracisme au travail grâce à des efforts de gestion de l’impression visant à accroître leur popularité. Plus précisément, un travailleur ostracisé peut employer des tactiques de rendu de faveurs pour accroître sa popularité, comme l’ont signalé ses pairs, ce qui peut contribuer à réduire l’ostracisme. En outre, les employés ostracisés ayant de fortes tendances à l’autocontrôle peuvent être plus susceptibles d’employer des tactiques de rendu de faveurs et de les utiliser plus efficacement pour accroître leur popularité et donc réduire l’ostracisme. Les données recueillies auprès de 277 couples employés-collaborateurs dans le cadre d’une conception en trois vagues et décalée dans le temps sur deux ans confirment les hypothèses proposées, testées dans un modèle de médiation modérée en deux étapes. Ces résultats ont des implications théoriques pour la recherche sur l’ostracisme, ainsi que des implications pratiques pour aider les employés et les organisations à surmonter l’ostracisme. Points pour les praticiens Le fait d’être ostracisé suscite souvent des réactions auto-centrées, mais pour le réduire, les employés ostracisés devraient plutôt prêter attention aux autres et chercher à aider les autres à modifier le traitement qu’ils reçoivent des autres. Les employés qui se surveillent beaucoup ont tendance à employer des tactiques de rendu de faveurs pour accroître leur popularité et atténuer l’ostracisme. Pour aider les employés ostracisés à atténuer l’ostracisme, les dirigeants et les organisations peuvent suggérer des moyens d’accroître leur popularité auprès de leurs pairs.

First aid during the COVID-19 pandemic

Source : Occupational Medicine.
Bien que les premiers secours sur le lieu de travail soient généralement bien organisés dans toute l’Europe, ils sont devenus plus difficiles en raison de la pandémie COVID-19, car le virus présente un risque sérieux d’infection tant pour la victime que pour le sauveteur. Pendant les premiers secours, le sauveteur et la victime entrent en contact étroit, en particulier pendant la réanimation cardio-respiratoire. La réanimation bouche-à-bouche présente le plus grand risque d’infection. Cependant, l’exécution de compressions thoraciques génère également des aérosols par ventilation passive. La protection assurée par les écrans/visières faciaux et les masques de poche de type Laerdal avec valve filtrante unidirectionnelle ne garantit pas la sécurité du sauveteur et de la victime. Suite à la pandémie COVID-19, les évaluations des risques doivent être revues et les services de premiers secours professionnels doivent être reconfigurés. Comme il pourrait y avoir une pénurie d’équipements de protection et d’opérateurs formés, le personnel doit être correctement formé et prêt à faire face aux défis posés par la pandémie.

Failing our Most Vulnerable: COVID-19 and Long-Term Care Facilities in Ontario

Source : medRxiv.
Contexte : L’épidémie de COVID-19 a fait des ravages redoutables chez les personnes résidant dans des établissements de soins de longue durée (SLD). Au 10 avril 2020, la moitié des décès dus à la COVID-19 au Canada étaient survenus dans des établissements de soins de longue durée. Nous avons cherché à mieux comprendre les tendances et les facteurs de risque des décès dus à la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée en Ontario. Méthodes : Nous avons analysé une base de données sur les épidémies de COVID-19 créée par le ministère de la santé de l’Ontario, pour la période du 29 mars au 7 avril 2020. Les ratios des taux d’incidence de la mortalité en SLD ont été calculés avec des Ontariens vivant en communauté et âgés de 69 ans, utilisés comme groupe de comparaison. Des méthodes de régression basées sur le comptage ont été utilisées pour modéliser les tendances temporelles et identifier les associations entre le risque d’infection chez le personnel et les résidents, et le décès ultérieur des résidents en SLD.