Source : NEW SOLUTIONS: A Journal of Environmental and Occupational Health Policy.
En Ontario, au Canada, le personnel de la santé a eu à faire face à des risques sans précédent durant la pandémie de COVID-19. On y a constaté un taux d’infection plus élevé chez les travailleuses et travailleurs de la santé (TTS) qu’au sein de la population en général. Les TTS ont revendiqué des moyens de protection améliorés, sans grand succès. Une pénurie mondiale de masques respirateurs de type N95 ou similaires semble avoir joué sur les directives en matière de protection, qui ne cadrent pas avec une accumulation de preuves scientifiques. Lors d’entretiens en profondeur, dix TTS de première ligne ont été invités à donner leur avis sur la situation. à les entendre, le risque de contracter la COVID-19 et d’infecter les membres de leur famille leur cause beaucoup d’anxiété. Associée à un manque de personnel et à une charge de travail accrue, cette anxiété se traduit par un épuisement physique et professionnel. Les TTS se sentent abandonnés par leurs gouvernements, qui ont manqué de se préparer à l’inévitabilité d’une épidémie, malgré ce qui leur avait été recommandé. Leur réalisation d’être exposés à un plus grand risque d’infection par manque d’équipement de protection s’est muée en colère, frustration et peur, et en un sentiment de violation de leurs droits dont on peut craindre qu’il subsiste fort longtemps.