Retentissement psychologique de la crise sanitaire du COVID-19 sur les salariés

Source avec lien : Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement, (Prépublication). 10.1016/j.admp.2022.01.004

L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact de la pandémie sur la santé mentale des salariés suivis dans un service de santé au travail et d’identifier les facteurs associés au stress et à la peur au travail.

Purpose of the study: During the COVID-19 pandemic, the changes in working conditions, the fear of being contaminated at the work place and job insecurity can have a significant impact on the mental health of employees. The objective of this study was to measure the impact of the pandemic on the mental health of employees under follow-up in an occupational health service and to identify the factors associated with stress and fear at work. Method: An anonymous and confidential questionnaire was offered to employees coming to occupational health visit in early October and November 2020. Results: 1797 employees responded. Nearly 40% had manifestations of anxiety disorders and 20% had depressive signs. From the beginning of the crisis, almost a third of employees were more stressed than before and 21% happened to be afraid at work. Being more stressed at work was associated with gender, number of employees, seniority, working in the health sector, feeling affected by SARS-COV2, being at risk of severe covid-19, feeling exposed to SARS-COV2 at work, feeling insecure at work and having difficulties to apply barrier measures. The multivariate model analysis looking at factors associated to fear at work had similar findings. Conclusion: This study confirms and quantifies the importance of stress, feelings of insecurity and tensions at work. These results emphasized the role of an occupational health service in the face of a health crisis to best support employees and employers. RESUME Objectif: Dans le contexte de crise sanitaire, le bouleversement des habitudes de travail, la crainte d’être contaminés sur leur lieu d’exercice, ou la fermeture de certains établissements font présager un impact important sur la santé mentale des salariés. L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des salariés suivis par un service de santé au travail et d’identifier les facteurs associés au stress et à la peur au travail. Méthode: Un questionnaire anonyme et confidentiel était proposé aux salariés se rendant en visite médicale début octobre et novembre 2020. Résultats: 1797 salariés ont participé. Près de 40% présentaient des manifestations d’anxiété et 20% des signes dépressifs (score HAD >=8). Près d’un tiers des salariés déclarait être plus stressés au travail depuis le début de la crise. 21% déclarait qu’il leur arrive d’avoir peur au travail depuis le début de la crise sanitaire. Le fait d’être plus stressé était associé au genre, à la taille de l’entreprise, à l’ancienneté, au secteur sanitaire et social, au fait de s’être senti affecté, au fait d’être à risque de forme grave de COVID-19, au sentiment d’être exposé au SARS-COV2 dans le cadre de son travail, au sentiment d’insécurité au travail et au fait d’avoir des difficultés dans l’application des mesures barrières. Le modèle multivarié pour expliquer la peur au travail présentait des similitudes. Conclusion: Cette étude permet de confirmer et de quantifier l’importante augmentation du stress, du sentiment d’insécurité au travail, des tensions vécues vis-à-vis du public. Ces résultats amènent une réflexion approfondie sur le rôle essentiel d’un service de santé au travail face à une crise sanitaire pour accompagner au mieux nos adhérents.

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