Source avec lien : Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement, (Prépublication). 10.1016/j.admp.2021.07.005
L’Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (ESENER) a montré que les actions préventives sur le lieu de travail sont souvent perçues comme une contrainte réglementaire. Les avantages économiques et sanitaires de la prévention sont mal documentés et laissent la voie libre à une perception négative dominante des efforts à consacrer à la santé et au bien-être au travail comme entraînant des dépenses improductives. L’objectif de cet article est de caractériser au mieux le degré d’implication des entreprises en prévention. La méthodologie utilisée repose à la fois sur une revue de littérature des outils disponibles et d’une étude qualitative conduite en 2018 en France. Cette étude a été réalisée grâce à des entretiens téléphoniques semi-directifs auprès de 5 médecins du travail, 5 DRH et 5 représentants du personnel. Les résultats des entretiens ont permis d’identifier les principales dimensions à documenter dans un questionnaire quantitatif qui, à terme servirait de base de construction d’un score d’implication en prévention. Ces dimensions recouvrent le respect des obligations légales, la qualité du dialogue social, la place de la santé au travail dans la gestion de l’entreprise, et l’existence de moyens dédiés à la prévention.
Résumé L’Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (ESENER) a montré que les actions préventives sur le lieu de travail sont souvent perçues comme une contrainte réglementaire. Les avantages économiques et sanitaires de la prévention sont mal documentés et laissent la voie libre à une perception négative dominante des efforts à consacrer à la santé et au bien-être au travail comme entraînant des dépenses improductives. L’objectif de cet article est de caractériser au mieux le degré d’implication des entreprises en prévention. La méthodologie utilisée repose à la fois sur une revue de littérature des outils disponibles et d’une étude qualitative conduite en 2018 en France. Cette étude a été réalisée grâce à des entretiens téléphoniques semi-directifs auprès de 5 médecins du travail, 5 DRH et 5 représentants du personnel. Les résultats des entretiens ont permis d’identifier les principales dimensions à documenter dans un questionnaire quantitatif qui, à terme servirait de base de construction d’un score d’implication en prévention. Ces dimensions recouvrent le respect des obligations légales, la qualité du dialogue social, la place de la santé au travail dans la gestion de l’entreprise, et l’existence de moyens dédiés à la prévention. Summary The European Survey of Enterprises on New and Emerging Risks (ESENER) has shown that preventive action in the workplace is often perceived as a regulatory constraint. The economic and health benefits of prevention are poorly documented and leave the way open for a dominant negative perception of efforts to be devoted to health and well-being at work as leading to unproductive expenditure. The aim of this article is to characterize as best as possible the degree of involvement of enterprises in prevention. The methodology used is based both on a literature review of available tools and a qualitative study conducted in 2018 in France. This study was carried out through semi-directive telephone interviews with 5 occupational physicians, 5 human resources managers and 5 staff representatives. The results of the interviews made it possible to identify the main dimensions to be documented in a quantitative questionnaire which, in the long term, would serve as a basis for constructing a prevention involvement score. These dimensions cover compliance with legal obligations, the quality of social dialogue, the place of occupational health in the management of the company, and the existence of resources dedicated to prevention.