Source avec lien : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021(3), .
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent la première cause de maladies professionnelles indemnisées en France. Les objectifs de l’étude étaient d’estimer d’une part le nombre de TMS évitables par l’application d’un scénario théorique de prévention visant à réduire de 10% le nombre de cas uniquement liés au travail, et d’autre part le niveau de réduction d’incidence de l’ensemble des cas de TMS équivalent à la réduction de 10% de l’incidence de ceux liés au travail.
Introduction – Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent la première cause de maladies professionnelles indemnisées en France. Les objectifs de l’étude étaient d’estimer d’une part le nombre de TMS évitables par l’application d’un scénario théorique de prévention visant à réduire de 10% le nombre de cas uniquement liés au travail, et d’autre part le niveau de réduction d’incidence de l’ensemble des cas de TMS équivalent à la réduction de 10% de l’incidence de ceux liés au travail. Matériel-méthodes – Les données étudiées concernent deux évènements traceurs chirurgicaux : le syndrome du canal carpien (SCC) pour les TMS du membre supérieur et la hernie discale (HD) pour les lombalgies, à partir du réseau de surveillance épidémiologique des TMS des Pays de la Loire. En utilisant la fraction de risque attribuable chez les exposés (FRAE), un scénario de prévention visant à réduire de 10% le nombre des cas liés au travail (IT-10%) a été simulé afin de déterminer le nombre de cas théoriquement évitables. Résultats – Parmi les secteurs à risque élevé de TMS, les FRAE à l’activité professionnelle par secteur variaient entre 21 et 57% pour le SCC et de 30 à 55% pour la HD. Le scénario IT-10% montrait son efficacité sur la réduction du nombre de cas liés au travail seulement pour les secteurs d’activité pour lesquels au moins la moitié des cas de TMS étaient attribuables à l’activité professionnelle, bien que cette efficacité soit relativement limitée à l’échelle régionale comme nationale. Discussion-conclusion – À l’exception des secteurs fortement à risque, il serait nécessaire pour réduire l’incidence des TMS, de mettre en œuvre des actions de promotion de la santé sur le lieu de travail, en plus d’actions relatives aux risques professionnels.