Source avec lien : Université du Québec à Montréal, 2021-06.
Des études en ergonomie ont montré que des actions de prévention menées de façon indépendante par différentes parties prenantes dans un même milieu de travail, pouvaient se gêner entre elles et nuire au déploiement d’une véritable prévention.
Des études en ergonomie ont montré que des actions de prévention menées de façon indépendante par différentes parties prenantes dans un même milieu de travail, pouvaient se gêner entre elles et nuire au déploiement d’une véritable prévention. Les niveaux de prévention primaire, secondaire et tertiaire traditionnellement utilisés en épidémiologie ont été utilisés afin de comprendre comment les actions de prévention pourraient être coordonnées et permettre une prévention intégrée en milieu de travail. Cette thèse est structurée d’une phase théorique (revue de la littérature) et d’une phase empirique (étude de cas). Cette dernière se situe dans le cadre d’une intervention en ergonomie menée dans un grand établissement d’enseignement post-secondaire québécois. La revue de littérature a permis d’identifier 16 articles qui présentent des approches de prévention intégrée visant la coordination des actions de prévention dans les milieux de travail. Ces approches sont élaborées dans plusieurs disciplines comme la santé publique, la réadaptation, la psychologie, l’épidémiologie et l’ergonomie. Seules deux études présentent une approche implantée en milieu de travail. L’analyse de la littérature a révélé que les définitions de ces niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire) étaient variées. Les éléments soulevés dans les articles ont servi à proposer une définition axée sur les interventions pour les milieux de travail, pour chacun des trois niveaux de prévention, et à définir la prévention intégrée. L’étude de cas a permis de compléter le cadre de référence développé dans la phase théorique. Quatre parties prenantes ont participé : le service de santé et de sécurité du travail, le service de gestion de l’invalidité, des accréditations syndicales et des gestionnaires. Les étapes de l’intervention en ergonomie ont permis de recueillir des données sur la structure de prévention de l’établissement, sur les actions effectuées aux trois niveaux de prévention et sur l’activité de travail de la conseillère en prévention. Les résultats montrent que la prévention primaire, dès la conception des postes, est peu développée par les parties prenantes. Réagir pour corriger des problèmes déjà existants semble davantage aller de soi. La structure de prévention est basée sur la conformité légale et réglementaire et met l’accent sur les risques liés à la sécurité, mais délaisse les maladies multifactorielles comme les troubles musculo-squelettiques associés au travail à l’ordinateur. Les freins organisationnels et matériels à une meilleure coordination des actions aux trois niveaux de prévention sont mis en évidence, notamment entre le Service de gestion de l’invalidité et le Service SST. Les résultats des phases théoriques et empiriques permettent de proposer un modèle de prévention intégrée visant la coordination des actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire pour les milieux de travail. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Actions de prévention, prévention intégrée, milieu de travail, iniquités de genre