Corinne Gaudart et Serge Volkoff : « Quand les temps sont comptés, on perd les temps qui comptent »

Source : Travail et Sécurité.
Corinne Gaudart et Serge Volkoff sont ergonomes et membres du Centre de recherche sur l’expérience, l’âge et les populations au travail (Creapt). Témoins, au fil de leurs études, d’un phénomène global d’intensification du travail, ils se sont interrogés sur le développement d’un « modèle de la hâte » présent dans tous les secteurs professionnels.

Job demands, not resources, predict worsening psychological distress during the early phase of the COVID-19 pandemic

Source : Work & Stress.
La pandémie de COVID-19 a contraint de nombreux travailleurs du monde entier à travailler à domicile, soudainement et souvent sans choix, pendant une période de grande incertitude. En adoptant une approche longitudinale et centrée sur la personne, nous avons exploré les modèles de changement dans la détresse psychologique des employés sur une période de trois mois après la phase initiale de la pandémie. Nous avons étudié comment le changement de détresse s’est déroulé pour différents sous-groupes latents.

Is work intensification bad for employees? A review of outcomes for employees over the last two decades

Source : Work & Stress.
L’intensification du travail (IT) est un facteur de stress professionnel notable, dont on a supposé qu’il entraînait divers résultats négatifs pour les employés. Cependant, les études empiriques antérieures concernant cette hypothèse de facteur de stress n’ont pas encore été examinées. Notre revue s’est concentrée sur les résultats pour les employés de l’IT en tant que facteur de stress professionnel perçu.

The social and health implications of digital work intensification. Associations between exposure to information and communication technologies, health and work ability in different socio-economic strata

Source : International Archives of Occupational and Environmental Health, 2021-04-01.
On pense souvent que les employés plus âgés sont vulnérables aux effets négatifs des technologies de l’information et de la communication (TIC). Notre étude vise à examiner les associations entre l’exposition aux TIC liée au travail (c’est-à-dire l’utilisation des TIC ou l’intensification du travail numérique), la santé physique, la santé mentale et la capacité de travail. Nous examinons si ces associations sont modifiées par la position socio-économique.

Sharps Injuries: Emotional, Statistical Challenges

Source : Hospital Employee Health.
Le fardeau émotionnel des blessures par piqûres d’aiguilles et par objets tranchants pour les travailleurs de la santé est souvent éclipsé par les chiffres et les analyses statistiques. L’étude en cours sur les blessures et les expositions aux objets tranchants et piquants chez les travailleurs de la santé est soutenue par l’Association of Occupational Health Professionals in Healthcare.

The relationships between work intensity, workaholism, burnout, and self-reported musculoskeletal complaints

Source : Human Factors and Ergonomics in Manufacturing & Service Industries.
Les progrès technologiques dans l’environnement de travail ont changé dynamiquement les outils avec lesquels le travail est effectué et les méthodes appliquées pour l’exécuter, une grande partie du travail moderne étant de nature rapide et sédentaire, c’est-à-dire effectué assis devant un écran d’ordinateur. Cette étude s’est penchée sur la relation entre l’intensité du travail, la dépendance au travail (workaholism), l’épuisement professionnel et les troubles musculo-squelettiques. Les résultats de cette étude pourraient aider les organisations à mieux comprendre comment chacun de ces concepts influence l’autre, favorisant ainsi une main-d’œuvre en meilleure santé et, en bout de ligne, plus productive.

Working conditions and workers’ health

Source : Eurofound
Les personnes au travail en Europe font état d’une bonne santé et d’un bien-être satisfaisant. Toutefois, selon le rapport que publie Eurofound, le travail devient de plus en plus exigeant sur le plan émotionnel, mettant en risque la santé et la viabilité à long terme du travail lui-même. La nature du travail évolue et les facteurs qui déterminent la santé et le bien-être au travail changent. Le contrôle des différents aspects du travail, tels que l’ordre des tâches et la vitesse, est en augmentation. La gestion de clients en colère ou l’exposition à des situations émotionnellement perturbantes au travail, sont également en hausse. L’évolution démographique entraîne une demande croissante de services d’un secteur qui se caractérise déjà par une forte demande émotionnelle, du stress et une intensité de travail. Les femmes, qui sont plus susceptibles de travailler dans ce secteur ou l’éducation sont particulièrement exposées aux risques psychosociaux associés à ces emplois émotionnellement exigeants. Le rapport souligne également l’importance de la motivation qui a des effets positifs sur la santé et le bien-être.

Quand le travail s’accélère à l’hôpital : quels sont les risques pour le professionnel de santé ? Marie PEZE nous décrit les symptômes (1/2)

Source : ManagerSante.com
Une frénésie s’est emparée de notre époque et donc aussi du monde du travail. Pour satisfaire une insatiable productivité, le rythme de travail s’est intensifié au-delà des limites du corps et du psychisme humain et nous vivons une vie d’athlètes de la quantité, sans répit, sans repos, prisonniers d’un train qui roule si vite que ceux qui sont dedans ne savent plus comment en descendre et ceux qui, au chômage, le voit passer, ne savent comment y monter. Voici la rançon de la nouvelle économie de marché.